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Séminaire Equilibre - Antoine C. Dussault : "Enjeux et perspectives en vue d'une théorie naturaliste de la santé des écosystèmes"

Publié le 4 juin 2021 Mis à jour le 4 juin 2021
Date(s)

le 9 mars 2021

Lors de la prochaine séance du séminaire Equilibre, mardi 9 mars, nous aurons le plaisir d'entendre le philosophe Antoine C. Dussault (Cegep Lionel Groulx, CIRST, Montréal ): 
Mardi 9 mars - 17H- 18h30 [HORAIRE EXCEPTIONNEL]
Antoine C. Dussault
"Enjeux et perspectives en vue d'une théorie naturaliste de la santé des écosystèmes".
Résumé : Le concept de santé des écosystèmes, théorisé entre autres dans les travaux des écologues-économistes David Rapport et Robert Costanza, propose de concevoir les écosystèmes comme, en un certain sens, susceptibles d’être en bonne santé ou malades (Costanza, Norton, and Haskell 1992; Rapport et al. 1995; 1998) . Une telle proposition applique le concept de santé au-delà de son champ d’application paradigmatique, à savoir celui des organismes individuels. Dans cette présentation, j’évaluerai cette proposition à la lumière de certaines théories naturalistes (ou partiellement naturalistes) de la santé développées en philosophie de la médecine. Je montrerai d’abord que les deux théories de ce type les plus influentes, soit la théorie sélectionniste de Jerome Wakefield (1992; 2014) et la théorie biostatistique de Christopher Boorse (1977; 2014) , posent un défi quant à l’applicabilité du concept de santé aux écosystèmes. En ce qu’elles associent la santé d’un tout au fonctionnement normal de ses parties, ces deux théories rendent le concept de santé applicable seulement à des entités présentant un degré d’intégration parties-tout comparable à celui que présentent paradigmatiquement les organismes. Ceci est incompatible avec la manière dont l’écologie contemporaine conçoit les écosystèmes et rend difficilement compte de la reconnaissance par plusieurs écologues d’un rôle positif aux maladies affectant les organismes comme facteurs de maintien de la santé d’un écosystème. Je revisiterai ensuite certaines critiques adressées aux théories sélectionniste et biostatistique de la santé, qui suggèrent que ces théories, bien qu’influentes, offrent en réalité une caractérisation peu plausible de la santé, même de celle des organismes individuels (Wakefield 2014; Dussault 2021) . Je terminerai en identifiant certaines alternatives aux théories sélectionniste et biostatistique récemment proposées afin de pallier leur principales faiblesses, qui semblent offrir de meilleures perspectives quant à l’applicabilité du concept de santé aux écosystèmes (Werkhoven 2018; Dussault 2021) . Je ferai le lien entre ces théories et la caractérisation par Robert Costanza (1992) de la santé des écosystèmes en termes de leur vigueur, leur organisation et leur résilience.


contact & organisation : henri.galinon@uca.fr